Le molybdène (Mo), le dernier des micronutriments essentiels, est celui dont les quantités requises par les plantes sont les plus petites. L'intervalle normal pour la plupart des tissus végétaux se situe entre 0,3-1,5 ppm et entre 0,01-0,20 ppm dans le substrat. Une carence ou toxicité en molybdène est plutôt rare, mais une carence est plus fréquemment observée chez les poinsettias. Comme pour toute carence ou toxicité, il faut rapidement apporter des correctifs avant que la situation n'affecte la croissance ou la qualité des cultures.
Rôle du molybdène
Le molybdène est une composante essentielle dans deux enzymes qui convertissent le nitrate en nitrite (une forme toxique d'azote) et ensuite en ammoniac, avant qu'il ne soit utilisé pour la synthèse des acides aminés. Il est également requis par les bactéries symbiotiques fixatrices d'azote chez les légumineuses pour la fixation de l'azote atmosphérique. Les plantes utilisent également le molybdène pour convertir le phosphore inorganique en formes organiques.
Carence :
Puisque le molybdène est lié de près à l'azote, une carence en molybdène peut facilement ressembler à une carence en azote. Le molybdène est le seul micronutriment qui est mobile dans la plante, donc les symptômes de carence apparaissent sur les feuilles plus âgées et les feuilles du milieu, mais s'étendent vers le haut par la tige affectant aussi les nouvelles feuilles. Chez les poinsettias, une carence en molybdène se traduit par des bords de feuilles chlorotiques et minces pour ensuite devenir nécrotiques. Chez certaines plantes, la feuille en entier devient pâle et une nécrose marginale peut également se produire. Les feuilles peuvent être déformées, et dans le cas du chou-fleur, une carence peut causer la formation d'une « tige en fouet » (la nervure médiane de la feuille croît mais il y a une grande limitation sur la largeur du limbe foliaire, ce qui rend les feuilles étroites). Dans les cas plus avancés, la croissance de la plante et la formation de fleurs seront limitées. Les cultures les plus sensibles à une carence en molybdène sont les crucifères (brocoli, chou-fleur, chou), les légumineuses (fèves, pois, trèfles), les poinsettias et les primevères.
Puisque le molybdène est requis pour convertir le nitrate en ammoniac, le fait de fertiliser principalement avec un engrais contenant du nitrate provoquera une carence en molybdène plus rapidement que si un engrais contenant de l'ammoniac est utilisé. Des recherches ont démontré qu'une grande quantité de sulfates peut réduire l'absorption de molybdène par la plante. Le molybdène est le seul micronutriment qui devient indisponible avec la baisse du pH du substrat. Ainsi, s'il y a carence, il faut vérifier le pH du substrat.
Toxicité :
Il est très rare qu'une toxicité en molybdène se produise. Dans le cas de certaines cultures, le tissu végétal peut contenir plusieurs milliers de ppm sans démontrer aucun symptôme. Dans quelques rares cas, les feuilles prennent une couleur jaune doré. Bien que cela ne soit pas significatif pour les cultures horticoles, les ruminants qui consomment des graminées ou de la nourriture contenant des taux de molybdène élevés (5-10 ppm dans le tissu) peuvent être affectés par une maladie appelée « molybdénose » causée par une quantité excessive de molybdène entraînant une carence en cuivre.
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